Les HookaaH de SomeOne
Comme la Compagnie avait naguère fait des Narguilés,
qu'elle envoyait à des "compagnons qui n'avaient rien demandé"
un jour SomeOne est venue la trouver pour lui demander :
"Tu veux bien imprimer mon livre
sur l'imprimante de ton boulot ?
Celle que tu utilises en douce
et qui est payée par mes impôts ?"
Et il a ajouté : "Je te préviens,
il fait 300 feuillets
et j'en voudrais 4 exemplaires"
Ca sonnait comme une de ces propositions
qu'on ne peut pas refuser
ou sinon on sera responsable de la mort violente
de son animal familier préféré.
Sauf qu'il s'agissait d'un "livre".
C'est une appellation contrôlée, on ne sait pas trop par qui ni comment,
la Compagnie ne veut pas le savoir.
La Compagnie a toujours fait des objets
anonymes, invisibles, non répertoriés,
Narguilés, BooX
comme des fractures inaperçues de la temporalité.
Faire un "livre" semblait incompatible
avec cette politique invisible
et cette ontologie borgesienne.
Alors sans le dire à SomeOne,
la Compagnie a ndécidé de faire de ses livres
des Hookaahs.
D'ailleurs il les a fait lui-même.
"N'empêche, ce sont des livres"
on me dira comme le Cardinal Bellarmin disait à Galilée :
"et pourtant le soleil se lève bien tous les matins".
Oui et non, Monseigneur.
Pas de nom d'auteur, pas d'ISBN,
pas de dépôt légal, pas d'édition,
pas de diffusion, pas de critique, pas de prix.
Des objets uniques, intraçables,
invisibles et non répertoriés.
Des trous dans le temps.
Un jour si on me demande,
j'expliquerai ce que je veux dire par là
et on dira : "Au bûcher"
comme on a dit à Giordano Bruno :
On comprendra que je ne sois pas trop pressé.
Ce sont des HookaaH de type Lost Lost Média.

Le retournement de Lachau-7

Une Evidente Dérive